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02 avril 2006

La quête du Graal


Je voudrai ici utiliser une métaphore pour essayer d’expliquer aux non-initiés, aux profanes, ce qu’est pour moi et, je le suppose, pour de nombreux sportifs, la recherche de la forme parfaite, leur faire comprendre ce rêve qu’un jour, lors d’une sortie à vélo ou d’une course, j’aurai l’impression de voler : de la puissance à revendre sur le plat, « la socquette légère » dans les bosses, du « jus » à revendre jusqu’à l’arrivée sans qu’à aucun moment un « coup de moins bien » ne me ramène à la réalité.

J’ai le sentiment que si cette image de la quête du Graal est commune à tous les sportifs, c’est aux cyclistes qu’elle est le plus appropriée, en effet, très souvent , sur le vélo, on peut ressentir une forme éblouissante ou au contraire avoir l’impression de « pédaler dans la choucroute », sans qu’on sache vraiment pour quelles raisons. C’est pour cela qu’on se prend à rêver qu’un beau jour nous tombe du ciel une forme olympique nous permettant de survoler les débats.

Bien sûr, comme Arthur et les chevaliers de la table ronde, nous ne trouvons jamais ce Graal, mais comme eux nous avons de temps en temps l’impression de nous en approcher et bien sur cette quête se suffit à elle-même, elle est elle même le but. Cette impression explique en partie notre addiction pour le vélo, pourquoi nous en voulons toujours plus et ne pouvons nous passer d’aller rouler.

Chevaliers des temps modernes avec nos couleurs et nos magnifiques destriers, nous avons nous aussi des ennemis bien réels comme la surcharge pondéral, les excès en touts genres, la fatigue, le manque d’entraînement, le surentraînement. Nous avons également des ennemis moins évidents, plus chimériques qui sont nos sorcières et nos dragons, je veux parler des doutes, des pensées négatives, des faiblesses psychologiques. Bien sur, comme les chevaliers, nous chevauchons souvent en groupe, mais la quête est personnelle, quoique l’émulation qu’apporte le groupe est forcément bénéfique.

Bien qu’on ne puisse jamais l’atteindre, cette recherche de la forme ultime, si elle est parfois difficile, a quelque chose de jubilatoire. Comme pour toute chose il faut bien sur savoir raison garder, ne pas tomber dans l’excès et continuer à apprécier les bonnes choses de la vie.
Il faut enfin, surtout à notre petit niveau, décider une bonne fois pour toute, contrairement au roi Arthur, de se passer des services magiques de Merlin ou de la fée Viviane, car bien sûr la vrai quête n’est pas de trouver le Graal à tout prix mais de faire une bonne quête !